Dernier été

Franz Olivier Giesbert - Editions Gallimard

Rubrique A lire - Novembre 2020 / AOnews # 38

Le réchauffement climatique et le refroidissement des esprits ……

Nous sommes en 2030 et la Covid 30 sévit impitoyablement. (Peut être dira-t-on le Covid en 2030 puisqu’au train ou galope la folie il n’y aura plus aucun genre !!). L’ action se déroule par un été de canicule, et commence à Marseille, au Cercle des Nageurs, avec la rencontre entre Diane, la jeune narratrice, et Antoine Bradsock, le héros d'un « Très Grand amour », un écrivain octogénaire, atteint d'un cancer en phase terminale, qui rêve de finir sa vie avec ce grand amour.

Au fil de cet amour qui va durer trente-trois jours, le lecteur découvre un monde martyrisé par un soleil pesant, une chaleur étouffante, l'action de sectes de toutes sortes, des règlementations qui limitent toujours plus la liberté d'expression, pendant que, dans les rues, les esprits s'échauffent et les manifestations se multiplient.

Dans ce conte qui se veut aussi philosophique, l’auteur nous dépeint en 2030 le pire de ce qui se déroule malheureusement sous nos yeux aujourd’hui, à savoir l’intolérance dans tous les domaines, la dictature des minorités, le manichéisme de tous les groupes de pensée, le renversement et la destruction de l’universalisme au profit du racialisme ou autres castes.

Si vous m’autorisez une petite digression personnelle face aux dérives lamentables de notre société. Par exemple les végans qui au lieu de manger leurs choux fleurs tranquillement dans leurs coins, s’attaquent violemment aux boucheries (F.O.G. lui-même végétarien dénonce ces excès), les indigénistes soit disant antiracistes qui organisent des meetings ou montrer « patte blanche » vous exclut irrémédiablement. Pour la dénonciation de l’esclavage faut-il faire payer à l’homme blanc d’aujourd’hui les crimes de ses ancêtres à l’instar du péché originel ? Le catholique du 21eme siècle est-il la victime expiatoire des croisades et des milliers de morts laissées en chemin, il est vrai que, pour certains, les juifs sont encore de nos jours considérés comme déicides. A la dernière cérémonie des Césars, une comédienne noire a trouvé pertinent de compter les noirs dans la salle pour s’indigner qu’il y en ait très peu !! A mon tour je m’étonne qu’à la télévision sénégalaise il y ait si peu de blancs, de même en Chine si peu d’Italiens représentés au cinéma.

Pour en revenir à notre ami Franz-Olivier, sa plume est alerte toujours teintée d’humour, le récit est enjouée malgré la gravité du thème, les citations sont nombreuses. Quelques personnages, Edwy Plenel par exemple sont habillés sur mesure pour l’hiver !! Ce dernier été est agréable à lire mais ce n’est pas le meilleur de l’auteur, le thème de l’islam au pouvoir est emprunté à Houellebecq (Soumission…hommage ??) et si vous voulez vous remonter le moral en cette période morose, un autre choix s’impose.

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