Diane chasseresse et pécheresse…
Alexandre Valéry, arrière-petit-fils de l’immense Paul Valéry, nous confirme avec ce premier roman que bon sang ne saurait mentir. Il nous entraîne ainsi, aux côtés de Grace Kelly et de Lady Diana, dans une aventure haletante de trois siècles, de Diane de Poitiers à Marie Antoinette. Une histoire de vengeance née au château d’Anet, demeure de la belle Diane de Poitiers, favorite du roi Henri II. Une des plus mystérieuses énigmes de l’Histoire de France librement interprétée par l’auteur : La princesse de Galles pâlit. Le billet n’était bien sûr pas signé, mais il reprenait dans leur intégralité les mots d’un psaume inscrits dans le cartouche d’un tableau de la collection Spencer d’Althorp. Un tableau qui représentait Diane chasseresse. À la fin du dîner, lorsque tous les convives sortirent de table, Diana alla trouver Grace de Monaco qui s’était montrée si délicate à son égard, et lui montra le billet. - J’en ai eu un aussi, lui répliqua l’ancienne égérie d’Hitchcock.
On connaît la fin tragique de ces deux héroïnes de nos temps modernes mais leur funeste destin ne fut-il pas scellé pendant les siècles précédents ? Le tableau de la collection Spencer d’Althorp (la famille de Lady Diana), évoqué ci-dessus, est bien réel. Il représente Diane chasseresse, et pourrait provenir du château d’Anet. Il contient une cartouche mentionnant un psaume que le roi Henri II chantait à la chasse et qui est écrit en français. Les tentures de l’Histoire de Diane, une des trames mystérieuses du roman, tissées à la gloire de Diane de Poitiers et acquises plus tard par les Grillo (qui y ont apposé leurs emblèmes à côté ou en lieu et place des symboles de Diane).
Un certain Monsieur de Grille (branche des Grillo installée en France) revendiquait la propriété de ces tapisseries. La vengeance y trouverait-elle sa source ? Certaines de ces tapisseries ont brûlé quelques mois avant la mort de Lady Di et d’autres sont aujourd’hui dans différents musées, dont le Metropolitan Museum de New-York. En outre les princes de Monaco, dont Grace Kelly a rejoint la famille par son mariage, portent le titre de Valentinois que portait Diane de Poitiers. Tous ces éléments sont historiques et référencés mais imbriqués avec la fiction imaginée par l’auteur. On révise son histoire de France avec gourmandise, on apprend mille anecdotes, par exemple sur l’assassinat de Henri IV par Ravaillac en mai 1610 qui n’était pas le fou que l’on présente.
Ce fut peut-être un complot ourdi par la reine Marie de Médicis, couronnée la veille et qui pouvait donc devenir régente incontestée ou, autre hypothèse, un assassinat fomenté par le petit-fils du roi Henri II et de Diane de Poitiers, éliminant ainsi en toute impunité le premier roi Bourbon de France. Ravaillac torturé puis écartelé ne dénonça personne. Alexandre Valéry, en virtuose, tisse une intrigue incroyable Cette histoire de France est remarquablement documentée et racontée dans un style digne de son arrière-grand-père. Je confirmerai, à nouveau, la conclusion de ma critique précédente : L’Histoire (sic) est certainement le plus grand et le plus beau des romans ! Je suis devenu fan de Diane, dont j’ai visité le magnifique château récemment ! dans laquelle il nous propose de démêler l’histoire réelle de ces trois siècles et la fiction qu’il instille à s’y méprendre au fur et à mesure des chapitres.