Les bridges collés cantilever en zircone ou en disilicate de lithium

Dossier spécial 25 ans - Aonews #30 Novembre 2019

 

 Le Pr Michel Degrange, notre mentor, était un des spécialistes reconnu des bridges collés (1) après Rochette (2) et avec d’autres leaders d’opinion (3) (4) (5). Michel avait parfaitement codifié in vitro les mécanismes et les traitements de surface qui permettaient de coller les ailettes métalliques sur l’émail grâce aux tests de la mécanique de la rupture qu’il avait introduits en dentisterie à l’occasion de sa thèse d’Etat.

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1. Les bridges collés cantilever G Tirle
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Des évolutions récentes nous conduisent à présenter aujourd’hui les bridges collés avec une nouvelle géométrie (le cantilever 1 ailette, 1 intermédiaire) et en matériau céramique. Ces bridges collés ont prouvé leur efficacité et de nombreuses publications l’attestent comme on peut le lire dans cette revue de littérature récente (6). Très biocompatible la céramique nécessite des préparations moins mutilantes que pour le métal. Les matériaux céramiques principalement utilisés sont la zircone que nous utilisons particulièrement depuis 10 ans (2ème auteur de cet article) ou les céramiques au disilicate de Lithium (Emax) que le premier auteur de cet article utilise couramment depuis 2009 (7)

Ce choix récent de l’Emax s’est fait en rapport avec :

- de meilleures propriétés optiques et en particulier pour les dents translucides et lumineuses,

- un meilleur potentiel de collage que les céramiques infiltrées du fait de la présence d’un pourcentage de phases vitreuses plus important,

- un protocole de pressée maintenant bien diffusé et maîtrisé par la plupart des laboratoires.

 

En revanche, les propriétés mécaniques sont moins importantes que pour les céramiques infiltrées ou polycristallines bien que présentant une résistance en flexion de 340 à 360 MPa environ. Cependant, la bonne aptitude au collage des vitrocéramiques vient optimiser grandement la résistance mécanique finale de cette famille de céramique. On compensera également cette faiblesse des propriétés mécaniques par une zone de connexion plus importante (12 mm2 vs 9 mm2 pour la zircone) et une épaisseur plus importante de l’ailette.

Le but de cet article est d’illustrer par 2 cas cliniques ce type de construction prothétique, encore peu connus des praticiens. Le premier cas a été réalisé en Emax, le 2ème en zircone.


 

Références bibliographiques

1. Degrange M, Charrier JL, Attal JP, Asmussen E. Bonding of luting materials for resin-bonded bridges: clinical relevance of in vitro tests. J Dent. 1994;22 Suppl 1:S28-32.

2. Rochette AL. Attachment of a splint to enamel of lower anterior teeth. J Prosthet Dent. oct 1973;30(4 Pt 1):418‑23.

3. Samama Y. Fixed bonded prosthodontics: a 10-year follow-up report. Part I: Analytical overview. Int J Periodontics Restorative Dent. oct 1995;15(5):424‑35.

4. Samama Y. Fixed bonded prosthodontics: a 10-year follow-up report. Part II. Clinical assessment. Int J Periodontics Restorative Dent. févr 1996;16(1):52‑9.

5. Girot G. Bridge et attelles collés: un bilan. Real Clin. 1994;5(4).

6. Attal J-P, Tirlet G. Le cantilever : une nouvelle géométrie pour les bridges collés. Revue de littérature. Réal Clin. 2015;26(1):25‑34.

7. Tirlet G, Attal J-P. Les bridges collés cantilever en vitrocéramique renforcée au disilicate de lithium. Raisons du choix et mise en oeuvre clinique. Réal Clin. 2015;26(1):35‑46.