Jacques Bessade, implantologiste exclusif, mais aussi directeur de la publication de notre revue préférée, nous a fait l’honneur de partager avec nous sa présentation de la prévention de la péri- implantite.
En guise d’introduction, et pour donner un petit caractère lyonnais à son intervention, il nous a raconté une histoire liée à son activité d’expert près la cour d’appel de Paris. Il avait en effet été sollicité afin de mettre hors de cause de nos confrères dans le cas d’une infection nosocomiale. Il s’est avéré que la bactérie causale était un Staphylococcus Lugdunensis qui comme son nom l’indique, a été découverte à Lyon en 1988 ; et il se trouve que lorsqu’elle est cultivée en boîte de pétri, ça sent la rose ! Belle histoire pour la capitale mondiale de la rose !
La présentation du docteur Bessade fait suite à une réflexion liée à sa pratique exclusive depuis de nombreuses années. En effet, il était admis autour d’un implant, une perte osseuse de 0,1 mm par an. Cependant, de 1980 à 2005 et de 2005 à 2017, la vie de l’implantologiste n’est plus la même.
On décrivait la péri implantite, il faut également parler de mucosite. La mucosite est une péri- implantite avec des poches supérieures ou égales à 5 mm, une perte osseuse supérieure à 2 mm, un saignement mais pas toujours accompagné de pus. Dans les études actuelles on dénombre environ 20 % de péri implantites et 30 % de mucosites. Il semblerait que ces chiffres soient sous-évalués.
Il est très important que les patients fassent des contrôles réguliers et il est même conseillé de leur faire signer un document sur lequel est écrit en toutes lettres : « j’ai bien noté qu’il est nécessaire et indispensable de faire un contrôle clinique et radiographique régulièrement, au risque de péri-implantite et de perte osseuse ».
De façon très méthodique et très claire, Jacques Bessade a listé les facteurs de risque qui peuvent être locaux : l’hygiène, la maintenance, la maladie parodontale, un problème occlusal, la présence de corps étrangers ou encore l’absence de gencive attachée. Mais ces facteurs de risque peuvent également être systémiques tels que le diabète, le tabac ou encore une inflammation chronique généralisée.
Nous mettrons l’accent sur certains points.
Ce qu’il faut retenir : c’est la même plaque que l’on trouve autour des dents ou des implants. Il n’y a pas de grande différence entre les implants lisses ou rugueux. Les problèmes arrivent souvent dans la septième année après la pause. Il vaut mieux une surface usinée chaque fois que le risque est plus important. La maladie parodontale doit être prise en charge avant la pose d’implant.
Le taux de péri implantite est important dans les réhabilitations complètes, c’est pourquoi il faut faire en sorte que ce soit facile à nettoyer et à démonter. En ce qui concerne la maintenance professionnelle il faut préférer des curettes en titane car elles rayent moins et ne pas hésiter à utiliser l’aéropolissage (Air Flow Soft).
Enfin pour terminer, le contrôle de l’occlusion en maintenance est primordial, en effet la surcharge est responsable de perte osseuse mais l’infraclusion n’est pas non plus sans conséquences.
Ce fut une conférence qui marquera les esprits, en effet, la salle a écouté cette présentation dans un silence religieux !