AO Lyon


Quel avenir pour la profession ?

Conférence AO Lyon Janvier 2017

Le hasard du calendrier avait bien fait les choses puisque cette soirée conférence de début d’année - à laquelle ont participé le doyen de la faculté, Denis Bourgeois, le vice-président du Conseil de l’Ordre départemental, Philippe Moreau, des représentants des principaux syndicats, Olivier Deverchère (CNSD), Patrick Bruyère (Union Dentaire), Éric Lenfant (FSDL), et une consœur non conventionnée, Caroline Prot - ne pouvait être plus proche de l’actualité brûlante nous concernant.

 

Pour une fois, et il était temps, les principaux syndicats de la profession à savoir, CNSD, FSDL et Union Dentaire, adoptent la même position vis-à-vis de la future convention que notre Ministre veut nous imposer.

 

Olivier Deverchère, Président de la CNSD du Rhône, nous a rappelé les grandes lignes de la convention et nous a expliqué ce qui se passerait en cas de désaccord. Il a rappelé qu’être indépendant c’est être soumis à certains codes et avoir le choix de la manière dont on mène à bien son traitement. Pour cela, un chiffre d’affaires minimal est nécessaire car nous sommes des chefs d’entreprise. Si la négociation en cours n’aboutit pas, nous nous achemineront alors vers un règlement arbitral ; c’est-à-dire que la Haute autorité de la sécurité sociale va désigner un arbitre qui au bout de deux mois fera connaître sa décision.

 

Patrick Bruyère, représentant l’Union Dentaire nous a rappelé l’idée de principe selon laquelle, quelle que soit l’activité du chirurgien-dentiste, celle-ci doit être viable. Il est également rentré un peu plus dans les détails des actes prothétiques qui deviendraient opposables et des soins qui seraient mieux pris en charge. Tout en concluant que cet accord s’il était appliqué en l’état serait de toute manière un accord perdant/perdant.

 

Le professeur Denis Bourgeois, Doyen de la faculté dentaire de Lyon depuis sept ans a commencé son intervention en nous rappelant que les étudiants étaient en grève et qu’ils avaient besoin que nous soyons solidaires. Il a insisté sur le fait que la formation est réalisée dans une logique libérale en pointant du doigt le risque démographique lié aux jeunes formés à l’étranger. Les bruits de couloir parlent de huit années d’études ou de la volonté de médecine de récupérer dentaire. Les maîtres mots de son discours étaient solidarité et indépendance en concluant qu’il conseillerait sans hésiter à des jeunes de faire dentaire car c’est un beau métier.

 

Éric Lenfant, président de la FSDL, annonce la couleur en déclarant que nous sommes en train de vivre une guerre économique totale. Et de rajouter, que les gens mettent très longtemps à réagir à une telle situation car ils sont longtemps persuadés que rien ne peut leur arriver. Depuis longtemps, la FSDL réfléchit sur des actions à mener contre les mesures économiques. Il y a déjà quelques années, tous les praticiens de l’Isère s’étaient d’conventionnée, et, peu à peu, tout doucement, ils étaient revenus au conventionnement. La solution à moyen terme reste la solidarité, et à long terme c’est la fin d’un modèle économique. De nous dépendent de nombreux acteurs, des employés, et des fournisseurs. La seule solution est de faire payer ce qu’on vaut.

 

Transition toute trouvée pour notre consœur Caroline Prot, qui a choisi depuis quelques années d’exercer hors conventionnement. Elle nous a fait part de son cheminement intellectuel qui l’a mené au déconventionnement. L’organisation d’une journée de cabinet vers laquelle elle tendait et le carcan administratif ont été décisifs. Mais tout ceci oblige à se repositionner et à se remettre en question.

 

Enfin, Philippe Moreau, vice-président du conseil de l’ordre du Rhône nous rappelle que selon l’article L 41-21 du code de la santé publique, l’ordre veille au maintien des principes de moralité, de probité, de compétence et de dévouement indispensables à l'exercice de l'art dentaire et à l'observation, par tous leurs membres, des devoirs professionnels, ainsi que des règles édictées par le code de déontologie. Il assure la défense de l'honneur et de l'indépendance de la profession de chirurgien-dentiste.

 

Jusqu’à maintenant l’ordre régissait l’éthique, la formation, la prévention et les rapports avec les pouvoirs publics. Aujourd’hui nous vivons un tournant social et économique et technologique.

 

Ce fut bien sûr une soirée très agitée, les questions fusaient de toutes parts. S’il y avait un mot pour résumer l’état d’esprit des confrères et futurs confrères présents à cette conférence, ce serait l’indignation.

 

Pour finir sur une note optimiste, cette soirée n’a été boudée ni par les confrères ni par les étudiants et encore moins par nos partenaires. En effet, étaient présents : ADIN implants, Pierre Fabre Oral Care, Philips sonicare, Crownceram, Labocast, PCnet santé, Kitview, Faynel Jost.

 

 

Légendes

1. La présidente avec (de g. à dr.) Olivier Deverchere, Philippe Moreau, Caroline Prot et Patrick Bruyere

2. Denis Bourgeois

3. Claude Benant, Jean-Jacques Partouche, Jean-Luc Bismuth et Julien Skopinski

4. Dominique Isidori, Corinne Attia, Annie Story, Alexandra Chemouny Story, Philippe Moreau

5.Marie-Hélène Azoulay ravie de revoir P. Moreau (promotion 1988 !)

6. Les futurs praticiens !

7. La présidente et le trésorier

8. Corinne et sa collaboratrice

9. Claude Benant avec Sylvie Brands et son mari