Après le report de la soirée du jeudi 23 mars en raison de la grève générale, Alpha Oméga Paris a accueilli le Docteur Dov DERMAN le jeudi 20 Avril 2023 pour une conférence en deux parties consacrée au numérique et à l'esthétique :
Le Docteur Dov DERMAN nous a donné les clefs pour atteindre nos objectifs.
Grande affluence pour la soirée du 20 avril où Dov Derman est venu nous faire une présentation sur la photographie et le Smile Design en cabinet dentaire, suivie d’une présentation de cas cliniques de bridges cantilever antérieurs.
Dans sa première partie, il a pris le temps de nous expliquer dans quelles circonstances s’organisaient les consultations esthétiques et comment les lier aux photos.
En effet, il insiste tout d’abord sur l’écoute du patient. La première fois qu’on le voit ne sera pas forcément la première consultation en esthétique. Lors de sa consultation esthétique, il fait une première séance d’une heure avec le patient, dans laquelle il va numériser le patient (empreintes optiques) et prendre 2 types de photos seulement : des photos de portrait et des photographies intrabuccales avec un contrasteur noir au maxillaire. La photographie est un outil important de l’analyse esthétique du patient. On refera d’autres photos si besoin dans la suite du traitement, lors de la présentation du plan de traitement et à la fin du traitement.
D. Derman a alors présenté ce qui était nécessaire pour la photographie en cabinet. Nous avons en effet besoin d’un boitier, d’un objectif macro et de flashs, qu’on peut accompagner d’accessoires pour moduler la lumière.
FIG 1
Nous avons dans le commerce des outils tels que SmileLite2 (Bisico) (Fig. 2) qui permettent de prendre des photographies à l’aide du smartphone, mais il est parfois difficile de se rapprocher du sujet (problème qu’on ne retrouve pas avec un objectif macro).
Dov utilise des écarteurs noir mat, et un écarteur coupé pour ne pousser que le haut des lèvres par exemple et ne voir que le maxillaire pour la photographie. Il conseille d’acheter un contrasteur légèrement souple qui ne blessera pas le patient.
Pour les miroirs lors des photos occlusales, il conseille des miroirs en verres, en lame de métal. Enfin, dernier conseil : avoir toujours des piles à portée de main pour vos différents outils lorsqu’ils arrivent à cours de batterie !
Quant à la technique, nous avons survolé les différents paramètres les plus importants à gérer sur un appareil photo.
Aujourd’hui, l’autofocus de nos appareils photos marche très bien et permet de prendre de très bonnes photos. Ainsi, alors que beaucoup conseillent la mise au point manuelle, notre conférencier nous conseille la mise au point automatique.
Nous devons aussi garder en tête que la photo de visage de notre patient se doit d’être artistique. Le patient doit se trouver beau en voyant sa photo. Ainsi, des réflexes doivent être pris. Par exemple, si on n’a pas de source de lumière derrière le patient, il y aura l’ombre et la photo s’en trouvera moins belle. On préfèrera ainsi un fond noir pour le patient dans ce cas-là, ou un projecteur derrière le patient. Enfin, il faut toujours vérifier la balance des blancs à l’aide d’une carte des blancs ou d’un teintier. (Fig. 5)
Toujours dans cette même séance, nous faisons ensuite une empreinte optique. Veillons à bien adapter notre chemin de scannage afin de réaliser une bonne empreinte rapidement.
Enfin, nous pouvons passer à l’éducation de notre patient. On peut lui parler de sa ligne du sourire, du niveau de ses collets. On va identifier avec lui ses demandes et on éduque notre patient à l’esthétique pour voir ses réactions. Ainsi, on peut lui demander plus ou moins de mamelons sur ses dents, plus ou moins de translucidité. Le Dr Derman envoie ensuite la photo sur Smile Cloud afin de réaliser rapidement un wax up numérique.
La deuxième séance correspond à la pose du mock-up. Ils peuvent plaire beaucoup, et d’autres peuvent ne pas se reconnaitre. Il faut savoir corriger ce qu’il ne va pas en écoutant les demandes de notre patient.
D. Derman a alors illustré ses conseils en photos en montrant des cas de bridge cantilever antérieur. Souvent, lors d’agénésies, les plans de traitement qui s’offrent à nous sont la pose d’implant, la prothèse amovible ou la pose d’un bridge conventionnel, ou collé.
Autrefois, nous réalisions les bridges du Dr Rochette, avec deux ailettes collées. Le bridge cantilever n’a qu’une seule ailette, et cela peut paraitre contrintuitif. Alors regardons de plus près la biomécanique des cantilevers : l’essentiel des forces se retrouve au niveau de la connexion (Fig. 6). Déjà dans les années 80, la littérature montrait un important succès du bridge cantilever, qui est aussi plus simple à nettoyer et sur lequel la carie est peu probable.
Afin de choisir entre l’implant ou le bridge, il est important de regarder la classe occlusale de notre patient. Il est vrai que souvent nous retrouvons des patients qui sortent d’un traitement orthodontique, où nous avons la place de coller sur une incisive centrale, qui a une grande surface de collage. Pour un implant, on doit prendre en compte l’âge ou le biotype parodontal par exemple.
Le Dr Derman colle ses bridges cantilevers en zircone, en les nettoyant au Katana Cleaner® (Kuraray), et en collant au Panavia® V2 car contient du 10MDP, essentiel pour le collage de la zircone. Il conseille des adhésifs avec des colles universelles effet contact car l’adhésif s’active au moment où il se retrouve en contact avec la colle. La connexion étant la zone critique, la surface de celle-ci est très importante pour la pérennité de notre bridge. Elle doit faire 12mm2 pour un bridge en eMax, et 9mm2 pour de la zircone, car plus résistante à la flexion. Le collage de la pièce est évidemment sous digue, et il conseille d’utiliser une clef de repositionnement afin de coller notre pièce. L’essai est lui aussi très important, à faire à l’aide de glycérine ou de Tempbond Clear® (Kerr).
Enfin, l’axe de notre préparation doit être légèrement oblique, de sorte à insérer facilement la pièce en bouche.
Le dernier principal conseil de notre intervenant est… de se lancer. De faire des cas esthétiques, de les iconographier et de montrer ses photos. Ainsi, le regard critique des autres praticiens nous permettra de nous améliorer avec le temps et l’expérience.
C’est à nous de jouer !
Lieu :
Intercontinental Marceau,
64 Avenue Marceau 75008 Paris
Horaires prévisionnels :
A partir de 19h30 : Accueil buffet dînatoire
20h30 : Conférence partie I
21h45 : pause café
22h15 - 23h15 : Conférence partie II
Buffet K
Conférence ouverte à toutes et tous
- Incluse dans cotisation 2023
- Gratuit pour les étudiants
- Tarifs Non adhérent.e : 160 €
Règlement :