L’Université de Paris bénéficie d’un financement plus important qu’auparavant (de la part du gouvernement avec le financement IDEX) avec en plus un accès à la recherche et à l’innovation. C’est une opportunité intéressante pour les étudiants en odontologie qui pourront ainsi profiter de nouvelles formations, de nouveaux outils ou encore d’un lieu de travail beaucoup plus adapté (dans 10 ans à Saint-Ouen) et complet pour leur formation tant pratique que théorique.
De plus, le panel de services hospitaliers global à disposition des étudiants sera également plus varié : 6 services au total (et peut être 7 à partir de la réunification à Saint-Ouen) pourront être choisis avec même des alternances pour certains. Ainsi, les étudiants auront un plus large accès dans le choix du service hospitalier, ce qui permettra une meilleure formation par la diversité des pratiques. Enfin, une formation de meilleure qualité sera accessible grâce à la réunion de nos deux ex-facultés d’odontologie dans la mesure où les étudiants pourront profiter de l’expérience des enseignants des deux sites.
Aujourd’hui, avec cette unification, une force pédagogique commune voit le jour. Elle peut permettre de :
- réunir un projet commun établi par les différents départements en répondant à la question suivante « Qu’est-ce qu’on veut pour le Chirurgien-Dentiste de demain au 21e siècle ? » sans aucune restriction et à partir d’une feuille blanche ;
- participer à la réflexion avant la réunification à Saint-Ouen d’ici quelques années ;
- apporter avec la fusion des 2 UFR (Garancière et Montrouge), une meilleure visibilité mondiale dans la recherche par un nombre augmenté de publications chaque année.
La fusion de Montrouge et Garancière : les impacts directs sur les étudiants en odontologie
Changements dans le programme
Chacun doit repenser un programme idéal. Pour cela, les enseignants de chaque discipline discutent avec leurs homologues et essayent d’ériger de nouveaux programmes de cours avec parfois des difficultés liées à la différence de pratiques de soins enseignées entre les deux facultés. Le changement profite aussi à de nouvelles innovations qui deviendront indispensables pour le dentiste de demain. Comme exemple très marquant on peut citer l’intégration de la chaîne numérique dans le nouveau programme. Rappelons-nous de l’installation des Cône Beam, outils indispensables dans nos cabinets il y a quelques années. Aujourd’hui, les étudiants profitent déjà d’une formation dans l’analyse de ces derniers.
Concernant les étudiants en cours de cursus, les professeurs tiennent à ce qu’ils ne soient pas pénalisés par ce système. C’est pourquoi il a été décidé de passer brutalement au nouveau programme pour toutes les promotions de manière simultanée en septembre pour ne pas faire cohabiter 2 systèmes différents invivables. Cette coupure subite est seulement possible parce que les thématiques de cours actuelles abordées dans les deux facultés pour chaque année sont pratiquement les mêmes.
Organisation des cours
La règle est l’unité de lieu par semestre à l’échelle de l’étudiant, les enseignants navigueront entre les deux sites (Fig. 3).
La 6e année (T1) ne sera pas affectée par cette alternance dans la mesure où il y aura une nouvelle réforme pour ces étudiants axée sur :
- une prépondérance du stage actif ;
- un souhait de vrai statut du maître de stage (à l’instar des internes en médecine quand ils font leur stage en cabinet, en médecine générale) ;
- une possibilité d’orientation choisie par les étudiants sur des thématiques cliniques spécifiques sur lesquelles ils souhaiteraient avoir une formation plus poussée.
Ce système permet par exemple une équité dans le temps de trajet pour se rendre à la faculté. De plus, il y aura 8 classes et chaque classe passera à 30 étudiants. Montrouge et Garancière ont par ailleurs tous deux commencé les aménagements des salles de TP et d’ED pour accueillir ces nouveaux étudiants
La crise sanitaire a profondément modifié les méthodes d’enseignement. En effet, cette période très particulière nous a permis de constater les bienfaits de la formation à distance sur la plateforme ZOOM. Cet outil sera intégré dans les changements liés à la fusion. Il permettra de dégager du temps de cours en présentiel pour ceux plus interactifs ou pour perfectionner sa pratique en phase pré-clinique en réalisant davantage de TP et de simulations des situations que nous pourrons rencontrer au cabinet et à l’hôpital, car le métier de dentiste ne se limite pas seulement aux actes de soin.
Enfin, en deuxième année (nommée DFGSO2) et en troisième année d’étude d’odontologie (DFGSO3), les étudiants auront un cursus davantage tourné vers un parcours d’initiation à la recherche qui se fera en coopération avec les autres filières de santé durant une demi-journée par semaine. Cette formation, promouvant l’Inter-professionnalisme permettra aux étudiants de faire travailler leur esprit critique. Un autre point fort du projet pédagogique est l’enseignement dès le DFGSO2 de l’approche centrée sur le patient, afin d’avoir de la transversalité dans le déroulement des soins. Cette nouvelle organisation sera temporaire en attendant la fin de la construction prévue en 2028 de la nouvelle Faculté de Saint-Ouen qui réunira l'ensemble des étudiants en odontologie de Paris.
Formation clinique
Actuellement les 6 services d’odontologie sont répartis de la manière suivante :
- Garancière : les 4e et 5e années étaient réparties à l’hôpital Rothschild (1) et les 6e années à La Pitié Salpêtrière (2) à Paris
- Montrouge : les 4e, 5e, et 6e années sont réparties à l’Hôpital Henri Mondor à Créteil (3), à l’hôpital Charles-Foix à Ivry (4), à l’hôpital Louis-Mourier à Colombes (5) et enfin à l’hôpital Bretonneau (6) à Paris
Cette fusion permettra de disposer de ces 6 sites hospitaliers.
Bientôt une Faculté unique pour tous les étudiants
Un site unique pour tous les étudiants en odontologie à Paris est en projet à Saint-Ouen, au sein d’un immense campus hospitalo-universitaire. De nombreuses innovations accompagneront cette réunification. En voici quelques exemples :
- des cabinets dentaires fictifs seront installés dans la faculté pour avoir un environnement le plus proche possible de la réalité concernant l’exercice, comme cela se fait déjà à la Faculté de Strasbourg
- des lunettes 3D : réalité virtuelle avec possibilité pour les étudiants de s’entrainer à la pratique avec des logiciels spécifiques d’odontologie (ex : simulation de l’anesthésie tronculaire sur un patient virtuel avec un retour de force de la langue)
En conclusion
La création de la faculté de santé de l’Université de Paris est un projet ambitieux qui impacte toutes les filières de la santé et a pour objectif une meilleur approche centrée patient qui se veut pluridisciplinaire avec un réel travail dans le déroulement des soins. Ce renouveau s’inscrit dans la réforme récente de première année de médecine (voir le paragraphe « Réforme : PASS-LAS »). Ce tournant s’aligne dans la direction d’une seule et unique faculté commune à tous les étudiants en odontologie à Paris en 2028 à Saint-Ouen. Le but est de former « les dentistes du 21ème siècle » par une formation initiale de qualité orientée vers la recherche et le métier de chirurgien-dentiste. La fusion débutera en septembre 2021, soyons prêts.
Nous souhaitons remercier très chaleureusement Sibylle Vital et Laurence Jordan, Vice-Doyennes en charge de la fusion des enseignements pour les deux UFR pour le temps précieux qu’elles ont bien voulu nous consacrer.
Bibliographie
- https://u-paris.fr/l-as-pass-nouvelles-voies-dadmission-dans-les-etudes-de-sante/
- https://u-paris.fr/l-as-licence-acces-sante/
- https://u-paris.fr/pass-parcours-specifique-acces-sante/
- https://u-paris.fr/faq-rentree-en-pass-2020/
- https://www.a2sup.fr/staticpages/3
- https://www.a2sup.fr/staticpages/175
- https://thotismedia.com/pass-las-admission-matieres/
- https://www.anemf.org/paces/
- https://www.anemf.org/download/pluripass/
- https://www.anemf.org/download/license-sante/