EuroPerio9 2018

Marc Danan entouré de Xavier Bensaid et Hanna Kruk

 

Juin 2018 - Tous les trois ans, c’est la coupe du monde des parodontistes organisé par l’EFP (European Federation of Periodontology). Cette année, le match se déroule à Amsterdam. Les premières minutes sont tendues. Les équipes de 111 pays différents, Italie, France, Israël, Angleterre, Brésil et autres, se concentrent sur le programme et parient sur les buts prometteurs. L’équipe de France est prudente, choisit les conférences qui paraissent les plus innovantes. Avec des jambes de feu, on se répartit entre les différents stades, pour ne pas rater un seul match. L’après-midi commence avec P. Marsh (Royaume-Uni), arbitre de la notion de « microbiome humain », communauté complexe de microbes et de bactéries qui vit en équilibre avec l’ensemble de l’organisme. On comprend peu à peu que le terme de « maladie parodontale » est devenu hasbeen : en 2018, c’est le concept de déséquilibre bactérien ou « dysbiose » qui est tendance. La recherche avance progressivement sur de nouveaux outils susceptibles d’influencer la balance des bactéries pathogènes tels les pré et probiotiques.

La qualité est présente et la maîtrise technique aussi pour satisfaire les quelques 10 000 auditeurs. On guette les athlètes vedettes : coup franc de Giovanni Zucchelli qui opère en direct une péri-implantite en réalisant un lambeau modifié tracté coronairement associé à une greffe de conjonctif enfoui.

 

La finale se dispute le vendredi matin, lors d’une séance animée par Maurizio Tonetti (European Federation of Periodontology) et Kenneth Kornman (American Academy of Periodontology). Malgré l’heure très matinale de l’évènement, la salle est comble. C’est Ian Chapple (Royaume-Uni), le joueur le plus agile qui parvient à l’exercice difficile de rendre intéressante la nouvelle classification des maladies parodontales.

 

La distinction entre « chronique » et « agressive » est abolie et on parle de 4 niveaux (initial, modéré, sévère avec ou sans risque de perte de dents supplémentaires ) associés à 3 grades basés sur le rythme de progression de la destruction parodontale et sur les facteurs de risque associés (A, pas de perte d’attache en 5 ans ; B, perte d’attache <2mm en 5 ans ; C, >2mm en 5 ans), mis en relation avec le tabac (inférieur ou supérieur à 10 cig/j, et les facteurs systémiques, diabète équilibré ou non). Les niveaux sont évalués en termes d’étendue et de distribution : généralisée, localisée, molaire-incisive.

 

L’impact de la nutrition sur les mécanismes de cicatrisation impliqués dans les maladies parodontales est également plein d’espoir. Il faut faire le plein de Vitamine C et de Vitamine D pour prendre soin du sourire des bleus. La réussite est certes collective mais la France est championne du monde.

 

Compte-rendu d'Hanna Kruk et Marc Danan

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