Le bilan occluso-postural chez le sportif

Dossier du mois : Dentisterie et Sport

AO News #66 - juin 2024

Télécharger
5. Christophe Ghrenassia et cie.pdf
Document Adobe Acrobat 628.0 KB


Dans notre pratique quotidienne, nous sommes de plus en plus souvent amenés à recevoir des patients adressés par des médecins du sport, des kinésithérapeutes ou des ostéopathes dans le cadre de prise en charge autre que des douleurs dentaires et notamment pour des sportifs professionnels.

Un bilan occlusal est rrégulièrement demandé dans le cadre d’un bilan postural global suite par exemple à des blessures à répétition mais également dans un cadre préventif.

 

La posturologie (1)

 

La posturologie est l’étude pluridisciplinaire de la posture et de ses dérèglements ainsi que des capteurs qui nous permettent de nous maintenir en équilibre : le systèmeme sensori-moteur.

 

Le bilan postural est un examen complet qui consiste à étudier l’ensemble de la posture d’un individu. Cet examen clinique est un outil de diagnostic pour le praticien. Il n’a pas pour but de traiter le trouble postural, la douleur ou une quelconque pathologie mais bien de détecter d’où vient le problème. La posture est ce qui permet au corps humain de maintenir un équilibre en station debout, statique ou en mouvement, dans l’espace. Ce système dispose de 6 capteurs sensoriels (les pieds, les yeux, les oreilles, la mâchoire, la peau, les articulations) qu’il faut analyser séparément pour savoir lesquels posent problème (Schéma 1).

Le syndrome de déficience posturale ou maladie du Système Postural d'Aplomb a été décrit par Martins Da Cuhna en 1979 (2). Ce syndrome est consécutif à une altération de l’équilibre tonique et postural. La pathologie posturale survient lorsque les centres de régulation (centres intégrateurs du système nerveux central) ne parviennent plus à réaliser une synthèse congruente des informations reçues par les différents capteurs : il y a alors asynchronisme des capteurs. Le corps possède bien des capacités d’adaptation pour compenser ces déficiences mais des douleurs peuvent quand même éventuellement apparaître. La stratégie posturale tend vers l’équilibre, l’économie, la non douleur.

 

Nous allons à travers 2 cas cliniques voir quel rôle peut jouer le chirurgien-dentiste dans cette prise en charge.

 


 

Conclusion

 

Aujourd’hui en France, les sportifs se préoccupent encore trop peu de leur santé bucco-dentaire. Bien que la prise de conscience dans ce domaine existe, elle se doit d’être structurée. Outre notre rôle, nous chirurgiens-dentistes omnipraticiens, dans la prise en charge globale de ces patients, nous pouvons aussi accompagner le sportif de haut niveau dans sa quête de performance. Pour cela, le travail avec une équipe pluridisciplinaire est nécessaire. Seuls un esprit d’équipe et la volonté de se dépasser, permettront de garantir une thérapeutique de haut niveau.

 

Les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts (Antoine De Saint-Exupéry), à nous de démontrer le contraire !

Bibliographie

  1. Gérard Vallier. Traité de posturologie clinique et thérapeutique. Posturpole.
  2. Martins Da Cunha H. Le syndrome de déficience posturale. Archive des maladies professionnelles. Vol. 54, n° 8, 1993, pp677-678.
  3. Ghrenassia. C, Elbeze. E Apport de l’électromyographie dans la prise en charge des usures dentaires. Stratégie Prothétique. Janvier-février 202. Vol 23, n°1 ; pp 338_351.
  4. Turner KA, Missirlian DM. Restoration of the extremely worn dentition. J Prosthet Dent. 1984; 52(4):467–74.
  5. Gaillard C. Protocoles et matériels pour la gestion de l’occlusion des réhabilitations complexes. Stratégie prothétique septembre-octobre 2011 • vol 11, n° 4
  6. Ghrenassia C. et al. Empreinte secondaire et enregistrement de la relation intermaxillaire en PAC : approche neuro musculaire Réalités Cliniques n°1 - 15 mars 2017 (page 71-79)
  7. Esclassan R et coll. Optimal duration of ultra low frequency-transcutaneous electrical nerve stimulation (ULF-TENS) therapy for muscular relaxation in neuro muscular occlusion: A preliminary clinical study, Cranio 2016; 35 (3) : 175-9.
  8. Ghrenassia C. et al. Empreinte secondaire et enregistrement de la relation intermaxillaire en PAC : approche neuro musculaire Réalités Cliniques n°1 - 15 mars 2017 (page 71-79)