Les prothèses d’importation toujours au cœur de l’actualité

Rencontre avec Gregory Scialom, président de Labocast

AONews #13 - Oct 2017

Dans un cadre réglementaire qui se resserre, de nombreux chirurgiens-dentistes trouvent dans la prothèse dentaire d'importation la solution à leur problématique : maintenir la qualité des soins tout en préservant la pérennité du cabinet. Mais, au milieu d'une offre aussi multiple que diverse, comment s'y retrouver ?

 

Nous avons voulu faire un petit point avec Grégory Scialom, partenaire du prix AO / Jacques Breillat.

 

AON. Beaucoup de praticiens se méfient encore de la prothèse dentaire d'importation, que leur diriez-vous en quelques phrases ?

 

Grégory Scialom : Je leur répondrais que je les comprends évidemment ! Tout est fait pour les mettre dans une situation de plus en plus inconfortable, entre l'exigence absolue de qualité du soin et les contraintes réglementaires, budgétaires, logistiques... Et je ne parle pas des discours de culpabilisation.

Depuis sa création, il y a 30 ans, le laboratoire LABOCAST a pris le parti de communiquer en toute transparence. Nos prothèses, conceptualisées en France, sont assemblées en Chine, à Madagascar ou en Allemagne. J’insiste sur le fait que les praticiens ne reçoivent pas qu’une simple prothèse en provenance de Chine ou d'ailleurs mais qu’ils bénéficient d’un accompagnement personnalisé animé par une équipe française pluridisciplinaire. Cette équipe, et ce service unique dans votre profession, qui font rimer importation et proximité, expliquent la confiance renouvelée, chaque semaine, de 1400 chirurgiens-dentistes.

 

AON. Quelles garanties offre cette prothèse d'importation ?

 

G. S. La prothèse dentaire d'importation a beaucoup évolué afin de répondre aux exigences européennes notamment. Notre laboratoire utilise exclusivement des matériaux marqués CE, d'origine européenne, américaine ou japonaise (3M, Ivoclar, Noritake...). Il est, de plus, certifié ISO 13485. C'est la plus haute norme relative aux dispositifs médicaux. Cela veut dire que le laboratoire certifié conçoit ses dispositifs médicaux selon une politique de qualité et de sécurité rigoureuse.

 

AON. Mais quel(s) service(s) pour un laboratoire à l'autre bout de la planète ?

 

G. S. Le laboratoire est à Paris. Le service est à Paris. L'équipe, constituée des prothésistes dédiés et d'une assistante commerciale, est basée à Paris. Un délégué médical est présent sur la plupart des départements. Seul l'assemblage s'opère en Asie.

Mais je vous remercie d'évoquer ici le service, car je suis convaincu qu'il est au cœur de nos métiers. Nous ne sommes pas de simples importateurs. Nous sommes des fabricants, des hommes et des femmes au service de praticiens avec lesquels nous partageons le même souci : le bien-être du patient. Toutes nos actions sont animées par cette finalité.

Aussi travaillons-nous, jour après jour, à réduire les délais, à garantir des résultats reproductibles, à faciliter l’intégration en bouche de nos prothèses, pour réduire le temps de pose et les coûts au cabinet. Car nous voulons que les chirurgiens-dentistes soient investis dans leur mission : le soin.

Alors, quand j'entends agiter l'épouvantail de la prothèse chinoise pour dénoncer le Règlement arbitral, je ne peux m'empêcher de penser que les praticiens qui tiennent ce discours oblitèrent la véritable valeur de leur mission. C'est pourquoi, depuis le début, nous sommes solidaires, contre notre intérêt immédiat, du mouvement de protestation. Nous allons en région, partout en France, pour soutenir les chirurgiens-dentistes, et surtout construire ensemble des solutions durables, pour que cette médecine demeure encore longtemps aussi exigeante.

 

AON. Enfin, le prix AO/Labocast - qui récompense des thèses de 3ème cycle- sera décerné en décembre prochain lors de la prochaine soirée AO Paris. Quel est votre vision des praticiens de demain ?

 

G. S. Devant la législation qui arrive, de plus en plus lourde, je pourrais comme beaucoup avoir envie de les plaindre, et de craindre pour demain un praticien limité dans sa pratique, dans ses choix et dans sa progression.

Mais en même temps, toute période de changement est dynamisante. Faisons confiance à l’homme, qui sait toujours s’adapter. Grâce à la digitalisation de la profession, ils exerceront avec une précision grandissante, simplifiant d'autant leur pratique. Les techniques de communication inhérentes à ces changements de paradigmes renforceront certainement leurs échanges avec les patients, toujours plus connectés. Soyons à l'écoute de ces attentes ; ne nous replions pas sur nos angoisses et préparons sereinement et joyeusement ce monde venir. Il ne sera que ce que nous en ferons.

 

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