COVID-19, à quoi devons-nous réfléchir à l’avenir pour nos cabinets dentaires ?

Depuis 12 mois, notre vie a changé. Colin Powell disait : le bon jugement vient de l’expérience, et l’expérience vient du mauvais jugement.

AO News #40 - Février 2021

On va donc analyser les différents points importants qui ont été bien commentés lors du déconfinement des cabinets dentaires afin de faire un rapide tour d’horizon.

Le SARS-CoV-2 est un virus enveloppé appartenant à la famille des Coronavirus très facile à détruire si on lui ajoute un désinfectant lipophile ou oxydant. Si on ne fait rien, il est contagieux et compliqué, à fortiori ses variants.

Rappelons que le virus se transmet à partir de personnes déjà infectées, malades ou porteuses asymptomatiques du virus, par transmission directe de particules émises lors de la toux, de l’éternuement ou simplement en parlant ou par transmission indirecte par contact via une surface inerte contaminée (1). Il y a donc une nécessité de prévention de type « gouttelettes » et de type «contact ». La transmission par aérosol n’est pas la voie principale mais est à prendre en compte dans les cabinets dentaires (2). L’air du cabinet n’est donc pas le problème principal. L’air en général non plus et il n’est pas nécessaire de le désinfecter. Nous respirons quotidiennement des milliers de m3 d’air sans problème, car sinon nous serions tous morts ! Le mucus pulmonaire fait simplement son travail.

La seule contamination à risque pour l’air est celle des métaux lourds, COV (3) ou substances toxiques.

Le traitement par UV de l’air par photocatalyse ne présente que peu d’intérêt scientifique dans ce cas. L’UV-C4 direct n’est pas praticable en cabinet dentaire. Un filtre à particules peut être intéressant à condition de changer les filtres très régulièrement dont le coût n’est pas négligeable si on veut conserver une bonne efficacité.

Les centrales de filtration utilisant la photocatalyse ont fait l’objet d’une note de mise en garde publiée par l’INRS les classant comme potentiellement dangereuses.

Seules les sécrétions physiologiques, l’eau et les surfaces sont responsables de contaminations, épidémies ou pandémies en général.

Pour l’eau des sprays, il faut travailler chimiquement sur l’eau et physiquement sur la forme du spray.

Chimiquement, par l’installation d’un appareil de traitement de l’eau des sprays comme l’IGN5, utilisé avec un produit de désinfection comme le Calbenium (6) rend l’eau des sprays désinfectée et désinfectante lorsqu’elle se dépose sur la surface cutanée du visage. Ainsi, la réduction drastique de la charge virale SARS-CoV-2 dans l’eau des sprays au contact de la salive ne permettra pas de contamination de patient à praticien ou assistante.

Physiquement, en demandant au praticien de bien contrôler sa consommation d’eau aux instruments qui ne doit pas excéder 50ml/mn.

Il est facile de le vérifier avec un bécher gradué. Il faut aussi réduire la pression d’air de spray (et non pas la pression de rotation de la turbine afin d’obtenir un spray lourd où les gouttes ne soient plus un spray fin mais un spray où les gouttelettes subissent une gravité immédiate dans la bouche).

On évite ainsi le maximum de projections hors de la cavité buccale.

Il faut nécessairement piéger le spray par l’aspiration chirurgicale en utilisant la pompe à salive en permanence et la grosse canule lors de l’acte, voire un entonnoir de chirurgie à poser sur la grosse canule et retourné en direction du champ opératoire s’il n’y a pas d’assistante ou en plus si le dentiste possède 3 canules d’aspiration, ce qui arrive.

Supprimer le crachoir, récepteur de salive souillée par une charge virale protéique et souillant l’environnement car bien souvent le patient crache à côté du crachoir.

Il faut toujours préférer l’utilisation de contre- angle rouge à la turbine, le spray des contre- angle étant moins nébulisant et fort que ceux des turbines.

Avec cela, il est possible de résoudre 95% du problème.

Il faut penser au moteur d’aspiration qui doit avoir à l’extérieur son évacuation d’air vicié et vérifier que s’il est placé à côté de la prise d’air du compresseur il n’émet pas de fuite d’air vicié apte à rentrer dans le compresseur.

Penser à changer les filtres du compresseur et le filtre bactériologique de l’aspiration si elle en est équipée.

 

La DSVA7, une solution aux problèmes sanitaires enfin trouvée.

 

Le concept Nocotech8 associant une machine (le Nocospray) et un désinfectant à base de peroxyde d’hydrogène (le Nocolyse+) permet une désinfection par voie aérienne totale et parfaite de toutes les surfaces présentes dans le cabinet et inaccessibles. Il est conforme à la norme NF T72-281, donc bactéricide, fongicide, levuricide et virucide (y compris sur la famille des coronavirus).

Placé au centre de la pièce à traiter, le concept Nocotech est constitué d’une turbine chauffante ionisante qui va transformer en gaz un liquide désinfectant à base de peroxyde d’hydrogène.

Sous cette forme gazeuse, il ira au contact de 100% des surfaces de tout ce qui est présent dans le cabinet dentaire, même les surfaces électroniques, sans aucune corrosion. Le traitement est considéré biodégradable car il se décompose en eau et en oxygène.

La métaphore est que l’on transforme une cuisine en bloc opératoire en deux heures sans aucun résidu de surface.

En cabinet, utilisé régulièrement et en travaillant sur deux blocs dentaires, on peut se contenter d’un temps de récupération du bloc après 30 minutes.

Un problème va se poser au niveau des climatisations. Les cabinets vont avoir du mal à fonctionner sans. Dans les EHPAD et les établissements de santé possédant des climatisations centralisée, cuisines, restaurants et bien d’autres encore, on a observé des contaminations en ligne liées à ces systèmes au point de les éteindre. Ce ne sera pas tenable.

Les praticiens sont presque tous équipés de climatisation indépendante à plaques réfrigérantes et à compresseur indépendant. Nous traitons aujourd’hui nombre de réseaux aérauliques de climatisations centrales avec le système Nocotech, que ce soit lors des travaux de plafonds dans les hôpitaux, où les résurgences d’Aspergillus sont classiques, où les laboratoires de sécurité microbiologique P2 et P3 sont soumis à des conditions de traitement strictes.

Les systèmes de climatisation indépendants sont traités de la même façon.

En laissant les climatisations en marche lors du traitement, le concept Nocotech permet alors de désinfecter efficacement une climatisation en été. Concernant les grands cabinets de soins privés, les centres de santé et les écoles dentaires, ils sont équipés soit de boxes indépendants soit séparés. Sur les boxes indépendants, il est facile de résoudre le problème. Sur les espaces ouverts, il suffit qu’un seul unit travaille pour faire prendre un risque à tout l’espace. Dans ce cas, un reset bactériologique est nécessaire le soir avec le système Nocotech puisqu’il permettra de limiter le problème.

La logistique et l’intendance sur les EPI la gestion des patients et du personnel soignant, les chirurgiens-dentistes savent très bien faire si on leur transmet des consignes valables et de bon sens.

Pour qu’un protocole fonctionne, il doit remplir 3 fonctions :

- être simple d’utilisation pour qu’il soit mis en place et puisse être répétitif ;

- être économique afin de ne pas trop dégrader financièrement le travail et être en rapport avec l’activité du cabinet ;

- être progressiste afin que le praticien puisse améliorer à l’avenir ce dont il vient de faire l’acquisition et que cela ne devienne pas un acte inutile.

La manipulation simple et facile du concept Nocotech permet à mes assistantes de ne pas considérer comme fastidieux son usage. Chirurgien-dentiste et détentrice d’une maitrise en bactériologie et virologie, j’ai mis en place dès mon installation des règles d’hygiène et de prévention fortes. Le SIDA et l’hépatite C étant déjà largement commentés, j’ai opté en 1995 pour la mise en place sur mes units d’un système IGN / Calbenium pour traiter l’eau des sprays et son brouillard. En 2003, j’ai fait l’acquisition d’un concept Nocotech que mon assistante utilisait au quotidien dans mes cabinets dentaires et avant chaque chirurgie. Avec l’apparition du SARS-Cov-2 et du risque lié à ses mutants actuels, il m’a semblé évident de faire un traitement plus global de DSVA sur toutes les surfaces présentes dans le cabinet incluant la salle de stérilisation, la salle d’attente et le bureau. La manipulation simple et facile du concept Nocotech permet à mes assistantes de ne pas considérer comme fastidieux son usage, donc de l’utiliser et de rendre ainsi un résultat efficace de désinfection totale. précise notre consoeur Sophie Giromany.

 

Selon un article du BioMed Research International intitulé Désinfection environnementale d’un cabinet dentaire pendant la pandémie de Covid-19 : présentation » et publié en octobre 2020, l’objectif de la présente synthèse est l’évaluation de la littérature scientifique sur les procédures de désinfection sans contact dans les cabinets dentaires visant à limiter la transmission par les particules en suspension dans l’air ou les fomites, en utilisant des procédures sans contact pour la décontamination environnementale des cabinets dentaires. L’article s’appuie sur de nombreuses recherches documentaires (articles, études, etc.) et compare différents systèmes tels que : la pulvérisation manuelle, les UV-C, les systèmes vapeur à peroxyde d’hydrogène, le Xénon pulsé, l’ozone gazeux et la désinfection des surfaces par voie aérienne à base de peroxyde d’hydrogène. Les conclusions tirées affirment que : la technique de décontamination la mieux adaptée aux besoins des cabinets dentaires consiste à employer le peroxyde d’hydrogène […] qui peut être pulvérisé au moyen d’un dispositif à haute vitesse de turbine avec la capacité de produire de petites particules d’aérosol, recommandable également pour son faible coût. [… ] Les dentistes devraient envisager l'utilisation de nouveaux désinfectants et de technologies de décontamination sans contact afin d'améliorer la désinfection des surfaces dans les cabinets dentaires. [… ] Le nettoyage et la désinfection manuels des surfaces environnementales dans les établissements de soins de santé (quotidiennement et lors de la sortie des patients) sont des éléments essentiels des programmes de prévention des infections, en particulier pendant la pandémie de SARS-CoV-2. ».

 

Pour conclure, on peut se demander si aujourd’hui, nous avons réellement le choix… Compte tenu des variants de la Covid-19, il va sans dire que le nouveau virus se répand dans le monde entier de vive allure. Une situation qui ne cesse de s’accroître et qui plus est, laisse à penser que les problèmes sanitaires persisteront si nous ne nous adaptons pas au contexte actuel.

 

Thierry Rouleau, Docteur en Pharmacie.

 

1 (OMS, 2020 ; HCSP, 5 mars 2020 ; WHO, 2020)

2 (HCSP, 4 avril 2020 ; NIPH, 2020)

3 Composé organique volatil

4 Ultraviolet C : 100-280 nanomètres

5 L’IGN créé par Airel-Quetin en 1986, est un système de décontamination interne de l’unit dentaire.

6 Le Calbenium est un produit de décontamination de l’eau des units dentaires fabriqué à partir de composants « ultrapur » contenant moins de 0,1%.

7 Désinfection des Surfaces par Voie Aérienne

8 Créé en 2003 par le groupe Oxy’Pharm, Nocotech est un traitement automatisé de bio-désinfection des surfaces par voie aérienne efficace contre les bactéries, fongiques, levures, spores et virus (dont le coronavirus).

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