Vieux de 2 000 ans, le mystère du «premier ordinateur » enfin percé à jour ?

AONews #41 - Mars 2021

Une université britannique a commencé à reconstituer le mécanisme d’Anticythère, considéré comme le premier ordinateur analogique, rapporte The Guardian.

Cela fait plus d’un siècle que les chercheurs du monde entier s’interrogent sur le mécanisme d’Anticythère. Cette machine, découverte par des plongeurs en 1901, est considérée depuis comme le premier ordinateur analogique au monde, conçu il y a… 2 000 ans. Aujourd’hui, des scientifiques de la London’s Global University (UCL ), reconnue mondialement pour son excellence académique, pensent avoir résolu le mystère de cet objet de calcul précurseur. Enfin, en partie. Ils ont commencé à construire une réplique de l’appareil avec les moyens modernes, avant de faire de même avec les techniques de l’Antiquité, révèle The Guardian. Cette calculatrice astronomique aurait été capable d’afficher le mouvement de l’Univers et de prédire le mouvement des cinq planètes connues à l’époque, mais aussi les phases de la Lune et les éclipses solaires et lunaires.

 

Du laiton, des roues dentées, des cadrans…

Découvert au milieu d’un trésor récupéré sur un navire marchand qui croupissait au large de l’île grecque d’Anticythère, ce supercalculateur est composé de fragments abîmés de laiton et de 30 roues dentées en bronze reliées à des cadrans et des pointeurs. Cependant, les deux tiers de la structure n’ont pas été retrouvés. Après des décennies de travaux universitaires, les scientifiques ont conclu que cette découverte était bien un chef-d’oeuvre de l’ingénierie mécanique.
C’est Michael Wright, ancien conservateur au Science Museum de Londres, qui a reconstitué le premier une grande partie du mécanisme et construit une réplique fonctionnelle mais incomplète. Pour parvenir à un meilleur résultat, les équipes de l’UCL ont associé les travaux de l’illustre conservateur aux inscriptions découvertes sur le mécanisme et à une méthode mathématique décrite par l’ancien philosophe grec Parménide, comme elles l’ont expliqué dans la revue Scientific Reports.

 

De nombreuses questions en suspens
Le travail acharné des scientifiques leur a permis, selon The Guardian, de mieux appréhender ce mécanisme ancestral, capable d’afficher le mouvement du Soleil, de la Lune et des planètes Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne. À l’époque, les créateurs de cette machine estimaient que tous ces astres gravitaient autour de la Terre, rendant leur trajectoire éminemment difficile à évaluer. Les équipes de l’UCL doivent encore percer à jour le matériel utilisé par ses constructeurs pour élaborer un tel appareil.
Plusieurs questions subsidiaires persistent toujours : le mécanisme d’Anticythère était-il un jouet, un outil pédagogique, ou avait-il un autre but ? Et si les anciens Grecs étaient capables de construire une telle machine, ont-ils pu créer d’autres outils du même genre ? Bien que le métal soit précieux, il est étrange que rien de semblable n’ait été trouvé ou déterré, fait remarquer au Guardian Adam Wojcik, l’un des scientifiques de l’UCL. Autant d’interrogations auxquelles les scientifiques britanniques vont devoir répondre pour percer tous les secrets de cette étonnante machine.
LePoint.fr • 12/03/2021