Lors du deuxième confinement contre le Covid-19, 45 % des Français ont déclaré un trouble du sommeil.
On le sait, une bonne nuit de sommeil est l’une des clés d’une bonne santé physique et psychique. Mais en temps de crise sanitaire, qui peut générer des angoisses, et quand nos rythmes de vie sont chamboulés, comment dormir de manière apaisée ? Pendant les deux confinements qui ont marqué l’année 2020, le sommeil des Français a été perturbé. Mais entre le premier, qui a commencé en mars, et le second, en octobre, les Français ont réagi et adopté des comportements leur permettant de mieux dormir. Une enquête réalisée par Opinion Way pour l’INSV et la mutuelle MGEN auprès de 1010 personnes de 18 à 65 ans, représentatives de la population métropolitaine montre en effet que si le sommeil des Français a été perturbé pendant les deux confinements, il l’a un peu moins été lors du second. Selon cette étude dévoilée le mardi 16 mars en amont de la Journée mondiale du sommeil (19 mars), la durée du sommeil a été proche durant le second confinement de celle observée en période normale, avec 7h09 en semaine et 7h46 le week-end, contre respectivement 7h16 et 7h52 avant le premier confinement, observe Marc Rey, neurologue et président de l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV).
Insomnies
Les études internationales menées pendant les premiers confinements dans plusieurs pays avaient noté un temps global de sommeil un peu en hausse mais davantage de réveils nocturnes. En France, trois quarts des Français (74 %) avaient rapporté un trouble du sommeil dans les premières semaines du confinement. Ce premier confinement, du 17 mars au 11 mai 2020, avait en effet été marqué par des
horaires très tardifs de coucher. Lors de la seconde période de restriction, du 30 octobre au 15 décembre, les heures
de coucher et de réveil ont peu varié, montre aussi cette enquête.
Lors du deuxième confinement, les Français ont un peu mieux dormi. Ils sont 45 % à déclarer un trouble du sommeil, le plus souvent des insomnies ou des troubles du rythme de sommeil. En temps normal, ce taux est de 41 %.
Que s’est-il passé entre ces deux confinements ?
Une part non négligeable de Français (23 %) a adopté un mode de vie plus vertueux pour leur sommeil. Passée la phase de sidération des débuts de l’épidémie et du premier confinement, des comportements positifs recommandés par les spécialistes du sommeil ont été adoptés. Cela montre que le sommeil n’est plus une variable d’ajustement mais une préoccupation importante pour les Français. Ce qui est très positif, note Marc Rey.
Plus de sport, moins d’écrans
Ces bons réflexes sont : veiller à une meilleure alimentation pour 31 % d’entre eux, adopter des horaires de sommeil réguliers (30 %), pratiquer d’une activité physique (27 %), ainsi que limiter l’exposition aux écrans (27 %). Cette stratégie a fonctionné dans plus de sept cas sur dix. Le choix
de vouloir adopter une meilleure alimentation est logique, car il existe des interactions entre celleci et le sommeil,
souligne Marc Rey. Les Français avaient plus de temps pour cuisiner. N’ayant plus l’occasion d’aller au restaurant, ils
ont été contraints de faire davantage attention à ce qu’ils mangeaient et ont découvert qu’ils dormaient mieux après
des repas moins gras, plus équilibrés.
En ce qui concerne l’activité physique, qui a manqué à de nombreux Français en 2020, elle a été le premier moyen utilisé par les hommes, qui sont 44 % à citer la pratique du sport pour mieux dormir. Les jeunes, les plus touchés avec les femmes par les troubles du sommeil lors de ce deuxième confinement, sont aussi ceux qui ont cherché des informations pour améliorer leurs nuits : 36 % des 18-24 ans
contre 20 % pour l’ensemble des Français.
HuffingtonPost.fr • 16/03/2021