La prise en charge de fentes labio-palatine jusqu’à l’implant et plus tard avec le Pr C. Paulus

Conférence AO Lyon du 03.03.2016

Nous avons ainsi appris que lors du diagnostic anténatal du premier trimestre, les échographistes ne disent rien s’ils voient une fente labio-palatine. À Lyon, 80 % des fentes labio-palatines sont vues ; et dans le monde 60 %. Les fentes labio-palatines peuvent être unilatérales bilatérales. Parfois, les fentes palatines sont sous muqueuses, et donc ne se voient pas. C’est là que le chirurgien-dentiste peut intervenir dans le diagnostic car la fente palatine se sent à la palpation (juste à la limite entre le palais dur et le palais mou). De plus, l’enfant ne prononce pas « papa » correctement. C’est au diagnostic anténatal du deuxième trimestre, que les échographistes annoncent aux parents que leur enfant à une fente palatine. Il est très important d’insister sur le fait que ce n’est pas grave. Il s’agit simplement de leur expliquer comment embryologiquement, une fermeture ne s’est pas effectuée et qu’aujourd’hui cela s’opère très bien avec le plus souvent préservation de toutes les dents.

Pendant longtemps, on a pensé que l’allaitement maternel était impossible chez les enfants porteurs de fentes. Aujourd’hui, une consultation infirmière a été créée pour expliquer comment allaiter, et ceci grâce à des mamans qui n’ont pas suivi les conseils des médecins et qui ont tenté l’allaitement. Il n’y a aucun trouble de déglutition et aucun risque de fausse route. Tout cela est d’ailleurs très bien expliqué sur le site des HCL.

Au quatrième mois, on pratique l’opération du palais mou, et au neuvième mois, l’opération du palais dur. On se débrouille pour préserver l’ouverture des narines, la hauteur du nez, grâce un pansement en Silicone. L’objectif est de permettre à l’enfant d’aller en CP en parlant normalement.

Le Professeur Paulus, a insisté sur le syndrome de Robin. Il s’agit d’une association entre fente palatine, micrognathie et apnées du sommeil. Le meilleur traitement est la chirurgie. L’orthopédie précoce est inutile. Une surveillance O.R.L. est nécessaire ; l’ablation des végétations est à éviter, l’amygdalectomie ne pose quant à elle, pas de problème. On pourra poser un quad’hélix à quatre ans, il faudra envisager une greffe osseuse et en fin de croissance, on pourra avoir besoin de faire des ostéotomies.

En conclusion, on a beau faire ce qu’on veut, tant que la langue n’est pas au palais et que l’enfant ronfle, tout va mal. L’orthodontiste reste un élément essentiel du traitement. Il est primordial que celui-ci soit en bonne relation et comprenne le chirurgien maxillo-faciale afin d’éviter le plus possible à l’enfant d’avoir de gros problèmes par la suite et d’aboutir à un traitement lourd notamment en implantologie.

L’intervention du Professeur Paulus nous a permis d’apprécier son savoir-faire sa passion et l’amour de ses patients.

Un grand merci.