Conférence AO Lyon du 16.11.2016
"Pré-Voir le sourire" avec les Docteurs Hervé Touati, Marc Berdugo et Roch de Valbray
Le titre de la conférence que nous proposaient nos trois confrères lyonnais, Hervé Touati, Marc Berdugo et Roch de Valbray, "Pré-voir le sourire", était alléchant et particulièrement adapté à l’évolution qu’a connue notre pratique ces dernières années, ainsi que l’a souligné en préambule le premier intervenant, Hervé Touati.
En effet, nous avons, comme dans un travelling arrière, commencé à nous intéresser à l’organe dentaire ; ce fut notre « période blanche ».
Puis vint son environnement immédiat, la gencive ; ce fut notre « période rose ».
Ensuite les dents et la gencive par rapport aux lèvres, et donc le sourire.
Aujourd’hui, nous en sommes à évaluer le visage, la personnalité et même, idée saugrenue il n’y a encore pas si longtemps, les désirs des patients !
Après avoir donc explicité son cheminement personnel qui l’a amené à s’intéresser à l’esthétique – mais devrait-il y avoir une dentisterie inesthétique ?- , et particulièrement en secteur denté, H. Touati nous a développé au travers de cas cliniques, l’utilisation du DSD, Digital Smile Design, développé par deux amis, l’un architecte, Livio Yoshinaga, et l’autre chirurgien dentiste, Christian Coachman.
Le DSD est un outil numérique, de diagnostic, d’analyse du sourire, de communication avec le laboratoire et le patient, de planification et de marketing dans son sens le plus noble, celui de la motivation.
C’est un outil que l’on peut assimiler à un arc facial numérique grâce à la possibilité de matérialiser par des lignes les plans horizontal bipupillaire, le plan médian du visage, les axes dentaires, les proportions des dents et ainsi de faire réaliser un mock-up tiré à partir d’un wax-up parfaitement renseigné par le praticien au prothésiste.
Marc Berdugo a traité du même sujet mais en secteur édenté, sur implants. C’est la prothèse vissée au titane, en opposition à celle collée à l’email développée par le précédent conférencier. Nous avons pu voir, là aussi au travers de cas cliniques en photos et surtout en vidéo que, au fur et à mesure que la situation des dents change, le reste change aussi : la position des lèvres, la manière de sourire qui se libère, et jusqu’à la coiffure et le maquillage qui s’assument différemment.
Nous avons pu voir l’utilisation du Ditramax qui est un DIspositif de TRAnsfert MAXillo-facial, développé par notre confrère Patrice Margossian de Marseille, et qui sert à transférer sur le modèle en plâtre la ligne bipupillaire et le plan médian pris sur le patient, au fauteuil. Cet appareil utilise les mêmes références que le DSD.
Enfin, notre troisième intervenant, Roch de Valbray, fervent partisan et utilisateurs de ces nouveaux outils, a voulu revenir sur des cas anciens pour lesquels ces dits outils n’ont pas été utilisés. De façon évidente, certains critères ont été respectés, le sens clinique n’ayant pas attendu ces outils pour exister ; d’autres critères non.
Sont-ce pour autant des échecs ? La question est légitime. On pourrait répondre par l’affirmative, tant certains critères auraient pu être améliorés, ou pour le moins mieux coller aux canons de l’esthétique. Mais en fin de compte, si on veut sortir des sourires formatés et accepter les imperfections et asymétries naturelles, seule la satisfaction immédiate et dans la durée du patient doit compter.
Ce que l’on peut ajouter, c’est que ces imperfections peuvent être choisies et prévues grâce à ces outils, pour peu que l’on ait le sens artistique pour le faire.
En conclusion, si l’on devait juger de la qualité et de la pertinence de la présentation de cette dentisterie « nouvelle génération » proposée par nos trois excellents conférenciers, il n’y aurait qu’à voir les yeux des nombreux étudiants invités lorsque les lumières se sont rallumées. Ils brillaient de mille étoiles, et pas seulement à cause de la qualité du buffet proposé par Karl, notre fidèle traiteur, ni à cause de la présence toujours sympathique de nos partenaires (Dentsply Sirona, Crownceram, Philips Sonicare, Anthogyr, Kitview, Pred, Pierre Fabre Oral Care).
Marie-Hélène AZOULAY
