Rencontre avec Jacques Bessade

Initiateur de la nouvelle formation « Élaborer un plan de traitement : des cas simples aux cas complexes »


Propos recueillis par André Sebbag - AO News #32, Février 2020

AONews. Dans le cadre de la Faculté de Garancière, votre proposition de formation continue est originale, je crois même qu’il s’agit d’une première en France !

Jacques Bessade. Il est vrai que l’offre en matière de formations diplomantes est déjà très étoffée, à Garancière comme dans d’autres facultés. Cependant, il s’agit toujours de formations ciblées sur des branches bien précises de l’odontologie. Nous avons voulu faire le lien entre toutes les spécialités en proposant une formation destinée à la construction du plan de traitement thérapeutique en odontologie. Notre ambition n’est pas de décrire tel ou tel protocole en endo ou en paro mais d’articuler entre elles les disciplines pour bâtir, ce que nous considérons comme le plus important, à savoir un plan de traitement adapté aux besoins du patient.

 

AON. A qui destinez-vous cette formation et quel serait l’intérêt de la suivre ?

J. B. Après plus de 35 ans de pratique généraliste puis spécialisée en implantologie, on accumule des savoirs et on essaye de s’en servir avec pertinence pour atteindre un seul objectif, soigner le plus efficacement possible nos patients. Or, une stratégie thérapeutique se réfléchit, se planifie, s’organise très méthodiquement. On ne peut pas improviser et avancer sans étapes claires. Depuis bien des années, de nombreux confrères nous ont sollicités pour établir une chronologie thérapeutique qui leur échappait. A force de répondre à ces demandes, les besoins de la profession en matière de construction d’un plan de traitement sont apparues évidentes. Notre ambition est d’apporter des règles simples et reproductibles à cette construction. Il y a un ordre pour faire les choses. Il faut toujours anticiper car sinon, on perd facilement le contrôle du traitement en cours. Notre expérience clinique est complétée par une décennie d’expertises judiciaires lors desquelles nous avons pu, à nouveau, évaluer les erreurs et autres manquements qui font échouer un traitement. Encore une fois, il y a des règles que l’on ne peut transgresser sans mettre en danger les patients, nos objectifs mais également nous-mêmes. Nous allons mettre en relief les obligations médico-légales auxquelles chacun doit quotidiennement répondre pour exercer en toute sérénité. En définitive, notre ambition est de servir les omnipraticiens en leur fixant des lignes à suivre pour prendre en charge leurs patients sans risque de se tromper.

 

AON. L’équipe d’intervenants est limitée. Est-ce un choix délibéré?

J. B. Nous avons voulu réunir des praticiens de grande expérience, très entraînés à la pédagogie et couvrant l’ensemble des disciplines de la dentisterie. Patrick Missika, Philippe Monsenego, Joël Itic sont des praticiens de renom, enseignants à la Faculté depuis de nombreuses années. Jean Yves Cochet pour l’endodontie et Marie-Claire Tricot Blestel pour l’orthodontie, praticiens également réputés dans leur spécialité, complètent l’équipe pour enrichir notre propos. A travers la prothèse, la parodontologie, l’endodontie, l’implantologie et l’orthodontie, nous élaborerons des plans de traitement ordonnés et méthodiques. Il n’est pas toujours simple pour le praticien face à son patient de savoir par où commencer. Quelles sont les priorités, dans quel ordre faire les choses, mais également connaitre les

limites des différentes disciplines. Voilà l’objectif de cette formation qui ne pouvait être organisé que par une équipe pluri-disciplinaire rompue à cet exercice.

 

AON. Il semble que les travaux dirigés occupent une grande place dans votre programme.

J. B. En effet, il va de soi que la mise en situation s’impose pour comprendre comment se met en place un traitement pluri-disciplinaire. Nous avons souhaité proposer d’étudier de nombreux cas cliniques en allant crescendo dans la difficulté. Nous souhaitons mettre en place une formation très interactive. Bien entendu, la partie théorique est incontournable mais les cas cliniques proposés pendant plus de 7 heures de programme sur 28 au total permettront aux participants de bien comprendre comment se construit un planning thérapeutique en intégrant les différentes disciplines suivant un ordre répondant aux besoins, aux urgences et aux objectifs définis avec le patient.

 

AON. Merci de ces éclairages et bon vent à votre cursus !

 

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