AO News a rencontré le Pr Bernad PICARD

AO News #44 - Septembre 2021

A la veille des EG7, AONEWS a rencontré le Pr Bernard Picard, président de l’Association Universitaire d’Odontologie Garancière

 

AONews. Bernard Picard, vous présidez l’AUOG depuis 2010, rappelez-nous quelles étaient les fondements de cette institution ?

Bernard Picard. Cette association créée en 1882 est reconnue d’utilité publique depuis 1892, et a acquis les locaux de Garancière. Elle avait pour but de former les chirurgiens-dentistes et de leur délivrer un Diplôme d’Etat, sous l’égide de la Faculté de Médecine de Paris, en passant par différentes étapes dont les Écoles Nationales de Chirurgie Dentaire et ce jusqu’en 1974, soit pendant plus de 90 ans.

En 1974, elle a fait don du terrain et du bâtiment du 5 rue Garancière, dont elle était propriétaire, à l’État (Ministère de l’Éducation Nationale) pour la création de la Faculté de Chirurgie Dentaire de l’Université PARIS VII sous certaines conditions :

- que ces locaux restent dédiés à la formation des Chirurgiens-Dentistes,

- que l’AUOG (à l’époque AEO) puisse y avoir des bureaux et y assurer des enseignements de formation continue. Ainsi Les Entretiens de Garancière ont été créés en 1972 par Jean-Pierre Chairay† et Simon Hirsh, et nous organisons cette année la 46ème édition.

Voici donc résumé cet historique, dont ceux qui sont intéressés peuvent en découvrir plus sur www.auog.fr (Accueil / son histoire).

 

AON. Les prochains Entretiens de Garancière vont débuter le 22 septembre. Quels sont les temps forts et les nouveautés que vous souhaiteriez mettre en valeur ?

B.P. L’équipe des Entretiens de Garancière, managée par sa directrice Catherine Mezgouez-Menez, son responsable scientifique Franck Levavasseur et son comité scientifique, a respecté les particularités qui ont fait son succès (TP, démonstrations cliniques sur patients…). Et ceci dans une ambiance de convivialité, une proximité avec les conférenciers, en privilégiant, comme l’a précisé Catherine dans son éditorial, le partage d’expériences et d’expertise avec des conférenciers hospitalo-universitaires ou libéraux de renom.

Les points forts à retenir :

La journée de conférences courtes et Master-class organisée par Patrick Missika et Philippe Monsénégo qui traite de thématiques pratiques.

Les démonstrations cliniques télévisées :

- Sur les facettes céramiques en live avec Pascal Zyman ;

- A l’Hôpital Rothschild dans le service d’Odontologie Garancière-Rothschild : des interventions de parodontologie par l’équipe du Programme Européen de Parodontologie et dentisterie Implantaire ; Pose d’implants simples et avec augmentation tissulaire » par la même équipe sous la responsabilité d’Éric Maujean ; Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la prothèse implanto-portée » par l’équipe du D.U. de prothèse implantaire.

Des démonstrations télévisées :

- Sur les nouvelles technologies, pluridisciplinaire, sur la chirurgie plastique parodontale …

Des Travaux Pratiques de prothèse, parodontologie, odontologie conservatrice, implantologie...

Des Entretiens Cliniques en O.C., odontologie pédiatrique et chirurgie.

Comme vous le voyez un programme extrêmement riche et axé sur la pratique, que vous pouvez consulter sur le site de l’AUOG, onglet Entretiens de Garancière.

 

AON. Revenons sur cette année particulière…comment s’est déroulé l’enseignement à Paris 7 ?

B.P. Je ne suis plus en charge de la formation initiale universitaire ni hospitalière, mais je peux vous transmettre les informations émanant de mes collègues. L’année universitaire, si elle a été compliquée sur le plan organisationnel par les mesures sanitaires, en particulier de distanciation obligeant à une réorganisation des emplois du temps, a pu, grâce aux efforts de tous, se dérouler conformément aux programmes théoriques, pratiques et cliniques.

Les travaux pratiques ont eu lieu en distanciation, sans problème dans les grandes salles ou dédoublées dans le cas de salles plus petites.

Les Cliniques ont fonctionné normalement, en supprimant les binômes (comme en pédo) ; les actes nécessaires aux validations ont été effectués.

Seuls les cours n’ont eu lieu qu’en distanciel.

Les examens écrits se sont déroulés en présentiel, mais par rédaction informatique sur le site sécurisé de l’Université qui avait prévu cette option.

En final toutes les validations par jurys se sont effectuées dans respect des programmes universitaires, au prix d’un effort d’organisation important.

 

AON. Avec la fusion de Paris 7 et de Paris 5, beaucoup de points suscitent un grand nombre d’interrogations. Avez-vous des informations de dernière minute à nous donner ?

B.P. La fusion, d’une part des deux Universités, et d’autre part des deux Facultés d’Odontologie (UFR), s’avèrent des opérations longues et très complexes.

En quelques mots, en essayant d’être précis et concis, voici un petit résumé de la situation.

La fusion des Universités de Paris 5 et Paris 7 s’est faite en janvier 2020 pour former l’Université de Paris qui a pour présidente le Pr Christine Clericy.

Cette Université de Paris comprend : une Faculté de santé, une Faculté Société et Humanité constituée de 12 UFR ou composantes, et une Faculté des Sciences constituée de 8 UFR ou composantes.

La Faculté de santé a pour Doyen le Pr Xavier Jeunemaitre.

Depuis fin juillet 2021, elle comprend 3 composantes : l’UFR de Médecine (qui regroupe les 2 facultés de médecine Paris-Centre et Paris-Nord), l’UFR de Pharmacie, et l’UFR d’Odontologie qui regroupe les UFR de Montrouge et Garancière.

 

AON. D’une façon pratique, quels changements pour la rue de Garancière, si chère à nombre d’étudiants ?

B.P. L’UFR d’Odontologie unifiée a depuis mi-juillet, un administrateur provisoire qui est candidat au poste de Doyen : Vianney Descroix. Il a donc démissionné de son poste de chef de service et les élections auront lieu probablement en octobre.

Les étudiants de la prochaine rentrée universitaire seront donc étudiants de la nouvelle Faculté Dentaire (UFR) unifiée, de même pour les enseignants. Les lieux de cours et TP seront, selon les emplois du temps à Garancière ou à Montrouge, en attendant dans quelques années un lieu unifié (campus hospitalo-universitaire Grand Paris Nord qui regroupera toutes les composantes de la faculté de santé, pour l’instant prévu à l’horizon 2030).

A dater de maintenant, il n’y a plus d’étudiant ou d’enseignant de Garancière ou de Montrouge, ils appartiennent désormais à la nouvelle UFR d’Odontologie de l’Université de Paris.

 

AON. Y aura-t-il toujours des Entretiens de Garancière à l’avenir ?

B.P. Sans polémique, la réponse est oui ! Quelque soient les accords à venir, nous maintiendrons les Entretiens de Garancière comme se sont maintenus les Entretiens de Bichat, après la fermeture de cet hôpital.

Notre souhait est d’obtenir avec les nouveaux responsables de l’Université une convention pour les actions de formation continue, comme par le passé, en menant une politique d’ouverture avec nos collègues de la Faculté unifiée, issus de Montrouge. Mais la complexité administrative et organisationnelle de cette nouvelle université nous porte à penser que cette nouvelle organisation mettra plus d’un an à se roder.

 

Dans tous les cas les Entretiens de Garancière perdureront.