Dans les eaux chaudes de Césarée
Il y a encore 6 mois, je n’avais jamais entendu parler d’archéologie sous-marine. Si l’on m’avait dit qu’un jour j’endosserai une combinaison de plongée, un masque, un tuba et des palmes !
J’ai eu l’opportunité de plonger sur une épave romaine à Césarée cet hiver. J’ai été reçue sur le site par Emmanuel Nantet, Archéologue français, professeur agrégé d’histoire, spécialisé en archéologie sousmarine, responsable des fouilles de cette épave qui, par chance pour moi qui ne pratique pas encore la plongée bouteille, ne se situe qu’à 2 mètres de profondeur.
La mer était calme et la visibilité excellente.
Emmanuel nous a expliqué le cheminement intellectuel et la concertation des archéologues permettant de conclure à une période et une origine de cette épave. Le type de bois utilisé et le mode d’agencement de la structure du navire sont étudiés et servent d’indices. Ces renseignements sont répertoriés et croisés avec les informations trouvées dans les livres antiques. Une véritable enquête est menée par les scientifiques avant de tirer quelques conclusions.
J’ai discuté avec des bénévoles français qui ont l’habitude de plonger dans les lacs de montagne, dans une eau très froide. Ils travaillaient à tours de rôle, pendant une heure sur ce site avec d’énormes «aspirateurs» appelés «suceuses», en soulevant le sable, sans le toucher, pour ne pas risquer d’abîmer les trésors enfouis.
L’excitation et l’engouement de ces passionnés leur permettent d’accepter, sans aucune difficulté, un travail épuisant.
C’est sur ce même site de Césarée, sur une autre épave, qu’ont été trouvées en 2015, 2800 pièces d’or écrites en arabe. Ces dinars datent de la période des Fatimides, dynastie qui régna en Afrique du Nord et en Égypte entre le 10e et le 12e siècle. Le texte est une sourate issue du Coran et permet au peuple Druze de prouver son appartenance à la religion musulmane. Selon Robert Cole, expert auprès de l’Autorité des Antiquités Israéliennes, les pièces sont dans un excellent état de conservation. Les dentistes le savent bien, l’or est un métal noble qui ne se corrode pas !!!
Kobi Sharvit, directeur de l’unité d’archéologie marine, explique l’origine probable de ces pièces :
Jusqu’alors, ce monde m’était parfaitement inconnu. La passion qui m’a été transmise par Emmanuel ce jour-là m’a permis de remonter le temps. Je me suis retrouvée dans la peau de ces héros de la mer qui me faisaient rêver lorsque j’étais petite.
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